Zero Dark Thirty ou Opération avant l’aube au Québec est un film américain réalisé par Kathryn Bigelow et sorti en 2012.
Le film retrace la longue traque d’Oussama ben Laden par la CIA, finalement conclue par sa mort en mai 20111. Le titre du film correspond au code militaire indiquant l’heure du lancement de l’opération Neptune’s Spear (« zero dark thirty », soit minuit et demi). C’est également une allusion au fait que la mission, et les dix ans de préparation qui l’ont précédée, ont eu lieu en secret2.
Zero Dark Thirty est nommé à cinq Oscars dont celui du meilleur film en 2013.
Le film a été controversé en raison de scènes montrant l’utilisation de techniques de torture. Certains critiques l’ont qualifié de propagande pro-torture étant donné que la technique du waterboarding a mené à la découverte de nouvelles informations s’étant révélées exactes, ce qu’a admis Leon Panetta, le directeur de la CIA au moment final de la traque d’Oussama ben Laden que décrit ce film, contrairement à son successeur par intérim (pendant 4 mois), Michael Morell. D’autres observateurs ont affirmé que Zero Dark Thirty n’est pas pro-torture3.
Synopsis
Le film s’ouvre sur un écran noir accompagné d’enregistrements sonores d’appels désespérés passés le 11 septembre 2001 par des victimes des attentats. Cette introduction sobre mais poignante plonge directement dans le contexte de la guerre contre le terrorisme. Nous sommes ensuite en 2003, dans un site secret de la CIA en Afghanistan ou au Pakistan. Maya, une jeune recrue de la CIA, assiste à son premier interrogatoire dirigé par Dan, un agent expérimenté. Ils interrogent un suspect nommé Ammar, un homme lié aux attentats, en utilisant des techniques d’interrogatoire musclées, y compris la privation de sommeil, la nudité forcée et le waterboarding (simulation de noyade). Maya est d’abord mal à l’aise face à ces méthodes, mais Dan lui explique que c’est ainsi que les renseignements sont obtenus. Après plusieurs séances de torture, Ammar finit par révéler le nom d’un homme clé : Abu Ahmed al-Kuwaiti, un messager personnel d’Oussama Ben Laden. Cependant, cette information est d’abord considérée comme peu fiable, car d’autres détenus donnent des versions contradictoires.
Maya devient obsédée par la piste d’Abu Ahmed al-Kuwaiti, convaincue que suivre ce messager la mènera à Ben Laden. Elle passe des années à examiner des documents de la CIA, à interroger d’autres prisonniers et à croiser les informations sur Abu Ahmed. Cependant, la CIA perd sa trace, et certains analystes pensent même qu’il est peut-être mort. Pendant cette période, Maya travaille au sein d’une petite équipe d’agents de la CIA au Pakistan et en Afghanistan. Son supérieur, Joseph Bradley, ne partage pas son enthousiasme et préfère se concentrer sur d’autres cibles. En 2009, Maya et ses collègues assistent à une réunion avec des agents de la CIA à Camp Chapman, en Afghanistan. Un informateur jordanien, censé fournir des informations cruciales sur Al-Qaïda, se fait exploser dans la base, tuant plusieurs agents. Maya survit car elle n’était pas présente à la rencontre. Cet attentat choque profondément l’équipe et intensifie la pression sur la CIA pour retrouver Ben Laden.
Un tournant majeur se produit lorsque Maya et son collègue Larry interceptent une communication où un individu mentionne Abu Ahmed al-Kuwaiti. Ils réussissent à identifier son vrai nom : Ibrahim Saïd. Grâce à un travail minutieux d’enquête et à la surveillance téléphonique, Maya finit par retrouver la trace d’Abu Ahmed à Abbottabad, au Pakistan. Elle repère une grande maison fortifiée, avec des murs de plus de 5 mètres et aucun accès Internet ou téléphonique. De plus, un homme mystérieux, surnommé « Le Pacha », y vit reclus, ce qui correspond au profil de Ben Laden. Maya est persuadée que c’est la cachette du chef d’Al-Qaïda. Elle tente de convaincre ses supérieurs à Washington, mais le directeur de la CIA, Leon Panetta, et les hauts responsables hésitent, car ils n’ont pas de preuve formelle de la présence de Ben Laden. Maya s’obstine et marque les jours sur la vitre de son bureau, indiquant que la CIA perd un temps précieux à tergiverser. Après des mois de surveillance et de discussions politiques, la Maison Blanche, sous l’administration Obama, décide finalement d’autoriser une opération militaire secrète pour frapper le complexe.
Deux hélicoptères furtifs Black Hawk transportent l’unité d’élite des SEAL Team 6 vers la maison de Ben Laden en pleine nuit. Maya observe l’opération depuis une base de la CIA. L’un des hélicoptères s’écrase accidentellement en raison d’un problème aérodynamique, mais aucun soldat n’est gravement blessé. L’autre hélicoptère se pose correctement et les SEALs entrent dans la maison. Les soldats avancent méthodiquement, éliminant plusieurs hommes armés, notamment les fils et les gardes du corps de Ben Laden. Ils pénètrent ensuite dans une chambre à l’étage où se trouve un homme plus âgé. Après un instant de flottement, ils l’abattent de deux balles dans la tête. Lorsque l’équipe fouille la pièce, ils comprennent qu’ils viennent de tuer Oussama Ben Laden. Les SEALs récupèrent son corps et ses documents personnels, puis quittent le complexe à bord du deuxième hélicoptère, laissant derrière eux l’épave du premier appareil.
De retour sur une base américaine, les agents examinent le corps et Maya confirme qu’il s’agit bien de Ben Laden. Elle reste cependant figée, comme si elle réalisait que toute sa vie avait été dédiée à cette mission et qu’elle ne savait plus quoi faire après cet accomplissement. Dans la scène finale, Maya monte à bord d’un avion militaire vide. Le pilote lui demande où elle souhaite aller, mais elle reste silencieuse, les yeux remplis d’émotion. Le film se termine sur cette note ambiguë, laissant entendre que la fin de cette traque ne signifie pas nécessairement une victoire personnelle pour elle.